Oui, je suis désolé. je l’avoue. J’ai, l’autre jour, mis de l’huile sur le feu lors d’un débat sur la réforme en prenant position contre celle-ci. Évidemment, j’ai expliqué clairement mon opinion, qui n’a pas été reçue avec des applaudissements, biensûr. Mes arguments sur le fait que le gouvernement québécois nous en a passé une bien vite en: 1- visant l’intégration des enfants ayant des troubles de d’apprentissages et 2- abolissant le redoublement. Lorsqu’on prend conscience que les services aux étudiants aux prises avec des difficultés d’apprentissages coûtent très cher au gouvernement et que le non-redoublement fait sauver 500 millions de dollars à ce même gouvernement (sans que cela soit réinvesti dans le système d’éducation) moi, ça me fait royalement chier au cube. Au delà du fait que je critique cette décision, je trouve complètement débile les arguments du gouvernement qui essaie de nous faire gobber l’intégration des élèves en difficulté. > Les élèves intégrés ont une meilleure estime d’eux-mêmes, car ils n’ont pas l’impression d’être rejeté par les autres! Oui c’est peut-être vrai que les élèves qui sont dans une voie particulière (cpc cpt ispj), peuvent avoir une moins bonne estime d’eux-même. Par contre, lorsqu’un élève qui présente des difficultés d’apprentissages sévères ou légères est intégré à une classe régulière, est sujet à un stress qui est, à mon avis, beaucoup plus important que le sentiment d’être séparé des autres: l’échec scolaire soutenu. Effectivement, l’enseignant étant ce qu’il est, il doit faire le plus possible avec ce qu’il a… et normalement, il a 30 à 32 élèves par classe. c’est donc IMPOSSIBLE pour l’ensignant de donner un support adéquat pour l’élève qui est intégré à sa classe. d’autant plus qu’un élève qui a des troubles d’apprentissages risque de développer des troubles de comportement et, ainsi, dérange bon nombre d’étudiants dans la classe. Les élèves de la classe sont ainsi en position possible de vivre des échecs scolaires, ce qui n’est pas pour aider la tâche de l’enseignant qui, rappelons-le, doit faire le plus possible avec ce qu’il a. Or, dans une classe adaptée pour les troubles d’apprentissages, les élèves peuvent vivre des réussites et cela est à mon avis plus important encore pour l’estime que l’intégration dans des classes régulières. Au-delà de mon opinion, car ce n’est pas ici le but de ce billet (eh bien non!), je voulais seulement souligner l’apprentissage que j’ai fait cette fin de semaine: l’opinion des gens vaut souvent moins que leur notoriété. Je m’explique. Lors du cours de Santé mentale (psychologie de l’adolescence II), la psychologue a émis les mêmes arguments que j’avais préalablement dit lors d’un débat antérieur. Résultat? Pas un son. Quelques hochements de tête en guise d’approbation. Oui, je suis désolé. je l’avoue.
Désolé de constater ce qu’ils ont fait.
J’étais bleu. Soulagé d’avoir gagné la combat, mais tristement déçu de l’avoir gagné par la bande… Mes collègues trouvaient tout à coup les arguments plus justes et plus vrais dans la bouche de la psy que dans la mienne. Je trouve ça vraiment Immature (remarquez le i majuscule). J’arrête ici mon intervention… j’aurais trop peur de rejoindre leur rang.
C’est le problème lorsque tu exprimes ton opinion: il y a des personnes qui l’aimeront pas. Mais je t’encourage à continuer de l’exprimer parce que c’est important. Pour la réforme en tant que telle, je suis d’accord avec tes arguments. Je ne suis pas prof, mais mon père l’était et j’ai des amis professeurs et j’ai l’impression qu’ils seraient d’accord avec toi.
Moi ce qui m’enrage le plus, c’est d’avoir l’impression d’être le seul à avoir des convictions et à y croire vraiment… À me battre corps et âme pour elles. Pas que je sois bouché… mais il faut dire qu’il faut avoir des VRAIS arguments pour que je sède.
Eux? Juste le fait que la psy l’ait dit ça leur suffisait… Grrr! Moi j’ai beaucoup de difficulté à avoir des discussions sérieuses avec des gens comme ça.
Bonjour François,
Aurais-tu besoin de relire Schopenhauer?
…et quand le balancier reviendra, ils diront tous que finalement, ce n’était pas une si bonne idée que ça, qu’ils le savaient depuis le début…Mais leur mémoire oublira quel côté ils ont défendu et quels adversaires ils ont combattu. Les plaies des accusationse seront depuis longtemps cicatrisées et ils te demanderont :"Pourquoi ne penses-tu pas comme nous maintenant?" Devra-tu pardonner? J’sais pas…Oublier? J’en doute.
La leçon: on peut difficilement arrêter les pales d’un moulin à vent. On dirait que plus le vent souffle fort, plus le moulin s’imagine en être la source…
Maudit qu’suis moralisateur…Beuark!
Salut!
Bonjour François,
je dois dire que ton billet me déçoit, car il expose seulement une partie de la réalité (du moins, de ce que j’ai perçu de la réalité). Je m’explique… Voici les faits avec lesquels je suis d’accord:
– Il y a eu un débat dans le cadre d’un cours et tu as pris position contre la Réforme.
– Dans ce débat, tu as mentionné être contre l’intégration des élèves en difficulté (ou du moins, l’intégration à tout prix).
– Suite à ce débat, ton point de vue de l’éducation a été questionné par plusieurs membres du groupe.
– Dans le cadre d’un cours différent, notre enseignante de Santé mentale a, elle aussi, exprimé sa désaprobation face à cette intégration.
Par contre, il y a quelques points à mentionner qui change la donne et qui me font dire que tu as déduit, sans en être certain, que les membres du groupe n’étaient pas d’accord avec toi, mais que leur opinion a changé après l’intervention de l’enseignante. Les voici:
– Premièrement, dans le débat «pour ou contre» la Réforme, tu as souhaité démontrer l’inefficacité de ce système non pas en exposant ses lacunes, mais en proposant un système scolaire utopique et non viable du point de vue budgétaire (tu l’as reconnu toi-même) et qui exigeait l’abolition des cours obligatoires comme le français et les mathématiques. Évidemment, cette proposition n’a pas fait l’unanimité parmi les membres du groupe et c’est ce qui a entraîné une salve de commentaires et de questions de la part de tes collèges. Cependant, parmi les questions et commentaires émis, aucun ne concernait l’aspect «intégration des élèves en difficulté» ni le non-redoublement. Il est vrai que ta vision de l’école idéale n’a pas été très bien reçue, mais ce n’est pas parce que les gens expriment leur désaccord face à ta proposition en général qu’ils en rejettent nécessairement toutes les composantes. Il t’est donc impossible de dire que tes collègues approuvent l’intégration et le non-redoublement, puisqu’aucun d’entre eux n’a clairement exposé sa position là-dessus.
– Deuxièmement, le fait qu’aucun élève ne se soit opposé à la position de notre professeure de Santé mentale (psychologue de formation) ne signifie pas non plus que tous étaient d’accord avec elle. Il s’agissait d’un contexte de cours où l`’objectif était de nous familiariser avec différents problèmes de santé mentale comme la névrose, l’état limite, etc. Le sujet de la Réforme au secondaire et de l’intégration n’a, en fait, qu’été effleuré alors que l’enseignante parlait d’une situation où sa propre fille (qui souffre de trisomie 21) était impliquée (une espèce de tranche de vie). L’enseignante a alors affirmé qu’elle préférait que sa fille ne soit pas intégrée à tout prix dans un groupe non-adapté à ses besoins. Le sujet est alors reparti aussi rapidement qu’il était arrivé. Est-ce que tout le monde dans le groupe s’est levé et a crié: Vous avez tout a fait raison Madame, l’intégration ne répond pas aux besoins des élèves? Non, absolument pas… personne n’a rien dit. Est-ce que l’adage «Qui ne dit mot, conscent» s’applique dans cette situation? Je ne crois pas. Il ne s’agissait pas d’un débat et les étudiants désapprouvant l’opinion de l’enseignante n’étaient pas tenus de faire part de leur point de vue. De plus, remettre en cause l’affirmation de la psychologue aurait eu un effet beaucoup plus grand que de simplement remettre en question une opinion professionnelle, cela aurait remis en question ce qu’elle considérait comme le mieux à faire pour sa propre fille, ce qui tombe dangereusement dans le côté personnel et affectif. Ainsi, même si quelqu’un n’avait pas été d’accord avec sa position, je doute fort qu’il ou elle aurait été confortable de confronter l’enseignante là-dessus. Tu ne peux donc pas conclure que tout le monde approuvait la position de notre enseignante, mais seulement que personne n’a exprimé de désaccord.
En somme, puisque tu ne peux dire que quiconque s’opposait à ta vision de l’intégration et du non-redoublement lors du débat et que tu ne peux pas non plus affirmer que quiconque endossait à 100% les propos de notre enseignante de santé mentale, il t’est impossible de conclure que, je te cite: «Mes collègues trouvaient tout à coup les arguments plus justes et plus vrais dans la bouche de la psy que dans la mienne. Je trouve ça vraiment Immature (remarquez le i majuscule).»
Il faut faire attention avant de tirer une conclusion de la sorte et s’assurer qu’il ne s’agit pas simplement d’une perception.
Sans rancune,
J-P
P.S.: Je suis autant que toi contre l’intégration et le non-redoublement à tout prix et je suis d’accord qu’il s’agit de mesure pour sauver de l’argent, mais ce n’est ni le débat auquel tu as participé, ni l’intervention de la psychologue qui m’ont fait tirer ces conclusions. Je les avais forgées moi-même auparavant… Ce n’est pas le titre d’une personne qui me fera changer d’idée, mais la pertinence de ses arguments. Pas pire pour un Immature dont tu as peur de joindre les rangs.
Salut Jp! Je suis content que tu viennes visiter mon blogue! Ça permet de mettre les choses au clair! Je suis totalement d’accord avec tes propos. Et j’ai peut-être parlé un peu vite. N’est-ce pas ce à quoi sert mon lamentorium? 😉
Cela dit, je me rends compte que je n’ai pas beaucoup (juste un peu. même pas) parlé de ces arguments lors du débat sur la réforme, je l’avoue. Sauf que la majorité des gens étaient visiblement "pour" la réforme et je vois mal comment on pourrait être "pour" si on considère mes arguments sur le non redoublement et l’intégration des enfants en difficulté.
Au-delà de ce fait, mon billet (malgré le fait que la majeure partie de celui-ci parlait de mes arguments) voulait la dénonciation de celles et ceux qui changent d’idée à la dernière minute, juste après avoir entendu quelqu’un de plus "ferré" dans la matière. Je sais bien qu’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée… Mon exemple était (très?) mal choisi, je te l’accorde. Fallait quand même que je me défoule et j’ai trouvé en cette situation un punching-bag! 🙂
J’ai hâte de souper avec toi samedi soir! 🙂
P.-s.: Je sais que tu es sans rancune aucune! Tu es venu me dire que j’étais allé trop loin dans mon exemple et c’est bien correct comme ça! 🙂 Continu à me corriger champion! J’aime ça 😛 héhéhé Serait-il temps que tu ouvres ton propre blogue??
Salut François,
pour ce qui est d’ouvrir mon propre blog, je n’ai pas assez de temps, avec tout le temps que je passe sur les sites de por… euh, je veux dire sur les sites de cotes boursières. Ouf… je l’ai échappé belle. En tout cas, juste pour te dire que malgré mon message précédent, je suis tout à fait d’accord avec toi pour dire que certaines personnes (dans la vie en général) sont très impressionnées par un titre officiel et que cela peut même modifier leur façon de penser.En tout cas, on se voit samedi.