J’ai finalement terminé la lecture de ce roman. Deux fois on m’en avait parlé et deux fois on m’avait que c’était un chef d’oeuvre, rude, difficile et même dégoutant par moment. Quand j’en parlerai, c’est aussi ainsi que je le ferai, car j’ai été moi aussi dégouté et frappé par la terrible franchise de Saramago, tant par ses propos que ces merveilleuses descriptions. Malgré le fait que le livre traite des aveugles, mes autres sens n’auront jamais été autant touchés et torturés que lors de la lecture de cette oeuvre. Les aventures que sont forcé à vivre les voix de ce roman ont su éveiller dans mon imaginaire autant de sensations qu’aucun autre livre ne m’a fait vivre auparavant.
L’histoire de l’Aveuglement raconte celle de la déchéance des hommes, du désordre social et du manque de civisme flagrant de l’être humain, qui lui, est réduit au grade de simple bête. En fait, l’Aveuglement, la blancheur lumineuse, n’est rien d’autre que la révélation de la vraie nature de l’homme, peureux, sans scrupule, animal, rempli de préjugés, sans compation, mettant celui-ci devant la juste réalité de son être, de son réel pouvoir et de l’injustice de la nature. Saramago raconte l’histoire de l’Apocalypse, du Déluge, de la fin qui obligera les humains à se regarder dans le fond de leur âmes. En survie, ils n’auront d’autres choix que de s’allier, de développer le profond. L’immense structure que nous nous sommes donné n’est qu’un vulgaire jeu de carte qui ne tient qu’à nos toujours plus déficientes capacités. Aveugles nous sommes dans le monde où nous croyons dominer.