C’est en 1979 que le groupe britannique the Bungles a chanté ces paroles: …
Video killed the radio star.
Video killed the radio star.
Pictures came and broke your heart, put the blame on VTR
Oh-a-a-a oh
…
Oh-a oh
They took the credit for your second symphony.
Rewritten by machine and new technology,
and now I understand the problems you can see.
…
Video killed the radio star.
Video killed the radio star.
…
Le vidéoclip fut prophétiquement le premier clip à être diffusé sur la chaîne de câble MTV, mais la production a avoué que ce n’était là que le fruit d’un pur hasard. – Wikipedia
Mais ce billet ne portera pas sur cette chanson, mais bien sur la place des vidéoclips dans la musique d’aujourd’hui… à mes yeux. Je dois tout d’abord dire que je n’ai jamais été attiré par ceux-ci. J’ai toujours trouvé MusiquePlus était destiné à un public plus vieux que moi, jusqu’à ce que, soudainement, je trouve qu’il était finalement destiné à un public beaucoup trop jeune… Je ne sais pas òù j’ai raté une marche… Bref, je n’ai jamais été attiré par ceux-ci. Mais aujourd’hui, je suis capable de trouver la raison de leur existence. Il y a plusieurs effets des vidéoclips sur l’industrie de la musique.
Les critiques vidéos
Pour faire de vraies critiques, il faut de la culture. Surtout en ce qui a trait aux critiques musicales: Il faut avoir de l’oreille, un sens de la musique et surtout un sens artistique développé. Pour ce qui est des critiques vidéos, nul besoin de tout cela. On peut délaisser la musique pour critiquer le visuel. L’habillement, le montage, les sujets traités, le maquillage, les chorégraphies choisies, l’allure générale du clip, l’amiance, etc. Ce faisant, les clips vidéos ont amenés une toute autre vision de la critique, ouvrant les portes de celles-ci à presque tout le monde. Il y a plusieurs émissions de télé qui traitent de ces sujets, surtout aux chaînes spécialisées telles que MusiquePlus et MTV.
Du temps d’antenne
Évidemment, les chaînes spécialisées amènent de l’eau au moulin en faisant des entrevues avec les artistes et en faisant promotions de leurs nouvelles tounes. Ce qui est bien à mon avis, si ça peut faire découvrir des artistes… tant mieux! Là où je trouve cela dommage, c’est que ce ne sont que les artistes populaires qui ont droit à ce privilège. Dommage pour les Bebel Gilberto et les Frou Frou de ce monde… Il y a toujours le download pour s’en sortir!
Un véhicule
Les clips aujourd’hui ont la faculté de véhiculer. Véhiculer quoi? De tout: des valeurs, des pubs, des messages politiques, racistes ou pas. Avec les clips, on peut vraiment modeler l’image d’un artiste comme l’on veut. En ayant autant de pub et de visibilité envers un public aussi jeune, on a pas à se demander pourquoi ce sont les mêmes 100 artistes qui jouent constamment à la radio depuis les 5 dernières années. Cela profite à bien du monde, dans la mode notamment, dans l’industrie du disque et même maintenant du DVD.
Frapper l’imaginaire
Ce qui, je crois est le plus important avec les vidéoclips, c’est qu’ils frappent l’imaginaire et la mémoire. Dans un monde où on est bombardé avec toutes sortes d’images et de valeurs venues des médias et où l’effort pour remplir la cruche est moins grande que le désir de se faire remplir la cruche, il serait important de combler ce vide en mettant des images sur les sons… c’est bien trop forçant de faire ça par sois-même… laissons donc les autres se charger de nous indiquer la voie de l’imagerie mentale. En effet, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais lorsque j’écoute un film et qu’ensuite j’écoute la trame sonore, je suis en mesure de revivre les scènes du film… pas en détail mais au moins les émotions qui s’en dégageaient, qui étaient évoquées au moment de la scène. Le contraire n’étant pas vrai… Oui? Non? Peu importe. Ce phénomène est explicable par le fait que notre cerveau plaque des images sur les sons, donnent du sens au son (ce qui est une tâche beaucoup plus difficile lorsque nous ne faisons qu’écouter la musique sans rien d’autre). Quand on entend My heart will go on de Céline, ne voyons-nous pas le Titanic? Et n’entendons-nous pas la chanson en apercevant l’affiche du film?
Donc, selon ma théorie, le vidéoclip est là pour donner un sens à la musique. Étant destiné d’abord à un public adolescent et pré adolescent, l’objectif est facile à atteindre. L’image laisse une plus grande marque dans la mémoire que les sons… N’est-il pas plus facile de se rappeler d’un visage que de la voix ou encore du nom auquel ce même visage est rattaché? Par contre, il n’y a pas que du bon pour les artistes…
Video Killed the radio star
En effet, the Bungles ont eut une vision prophétique de l’avenir des vidéos clips: la mort pour plusieurs artistes. Dès 1981, avec l’ouverture de MTV qui avait pour objectif de ne montrer que des clips, la massacre avait commencé: l’image devenait importante, cette même image qui était, jusqu’alors beaucoup moins importante… En tout cas pour ce qui est des artistes radio moyens du temps. Des groupes dont les membres étaient laids comme des poux n’allaient pas survivre… malgré tout leur talent musical… Très peu d’artistes allaient passer les années 80 d’ailleurs. Ceux qui ont réussi a passer ces années sont par contre devenus plus fort. Je pense à Madonna, Metallica, Rush, The Rolling Stones… Puis sont apparus dans les années 90 de nouveaux artistes qui avaient autant, sinon plus, de souci à soigner leur apparence qu’à chanter des trucs… Faut pas les blâmer pour cela: ça fait partie de la game télévisuelle de bien paraître… Mais ce qui est triste, c’est que cela se fait très souvent au détriment de la qualité… Pourquoi c’est populaire si c’est vide? J’ai déjà répondu à cela ici…
Je terminerai ma pensée en citant les paroles de Rush dans l’une de leur chansons Grand design qui traduisent bien cette dernière:
> So much style without substance
> So much stuff without style
> It’s hard to recognize the real thing
> It comes along once in a while
> Like a rare and precious metal beneath a ton of rock
> It takes some time and trouble to separate from the stock
> You sometimes have to listen to a lot of useless talk
Très intéressant billet, Francois.
Voir ma réponse et la solution que je propose sur mon blogue. 🙂
C’est nimporte quoi !
Oui, j’ai lu ton billet Robin. Très bon aussi!