Je ne vous apprends rien en vous disant que les citoyens de Gatineau paient, d’une manière ou d’une autre, pour les frais qu’engendrent les Jeux du Québec. Ceux-ci sont colossaux. Mais, autre que monétairement, quel en est le réel prix? Je m’explique et donnant un exemple. Pour avoir travaillé dans des camps d’été pendant près de 10 ans consécutifs, occupant des postes variés tels qu’animateur, responsable de camp et superviseur, je sais que le programme de camp de jour d’une ville demande beaucoup de ressources. Des ressources monétaires, mais aussi des ressources d’ordre matériel et humaines. Les camps de jours offrent une multitude d’activités qui sont offerts aux enfants des familles qui y sont inscrits. Un budget de départ est distribué aux différents camps de jour des secteurs pour qu’ils puissent organiser et gérer leurs projets comme bon leur semble. Un service de livraison de matériel est aussi offert gratuitement pour procéder à la livraison de ce qui sera nécessaire au bon fonctionnement des activités (cruches d’eau, tentes, poubelles supplémentaires, praticables, ballons, petites piscines de plastiques, génératrices, système de son et j’en passe). OR, cette année c’est différent: Les Jeux du Québec sont en ville! Pour les camps de jour, c’est la merde. Premièrement, le service de transport est complètement monopolisé par les Jeux. Incapable de passer la moindre petite commande de livraison. Personne est disponible. Deuxièmement, tout le matériel est mobilisé pour les Jeux! Même si il y avait un moyen de transport adéquat, il n’y aurait rien à transporter, car tout le matériel de camp est perquisitionné et impossible à emprunter! Quelle est la solution? Eh bien cette année, les camps devront se servir de leur maigre budget pour financer des services qui étaient, à la base, offerts gratuitement par la Ville à ses propres employés! Non seulement ils devront louer l’équipement requis, mais en plus, ils devront s’occuper de leur transport ce qui ne diminue pas les coûts! Les effet? Moins de budget équivaut à moins d’activité pour les enfants et pour la valorisation des employés. Moins d’activités est synonyme de moins de satisfaction de la part des enfants, des parents et des animateurs (Ben oui, c’est agréable de participer à des activités qui ont du punch! Ça améliore la rétention de ces derniers!). Le problème est dû au fait que les Jeux du Québec de Gatineau se sont financés en amputant dans les autres services de la ville, on le voit ici. N’aurait-il pas fallu que ce soit EUX qui louent l’équipement? Logiquement, oui. Pour ce qui est de la réalité, ce sont
les parents des enfants qui participent au camp de jour qui paient en partie pour les jeux du Québec, car ils déboursent pour un service qui ne leur revient pas.
Si j’étais le parent d’un enfant qui va au camp de jour, je serais en câlisse. Je trouve cela très poche que la ville de Gatineau décide d’envoyer la note indirectement à ses autres services qui, eux aussi ont des besoins essentiels et qui sont laissés au dépourvu dans tout ça. Je souhaite signaler que je ne sais pas ce qui se passe des les autres services des loisirs (notamment le service aquatique pour ne nommer que celui-là), mais j’imagine que le tableau se répète. Ça me donne vraiment l’impression que Gatineau a vu trop grand et qu’il a été pris au dépourvu. C’est la merde.